La production
de papier artisanal
La fabrication de papier à la main est un métier rare dont on dénombre une quinzaine de représentants encore en activité en France.
Au Moulin de la Rouzique, plusieurs centaines de kilos de feuilles sont fabriquées chaque année par Louise, papetière depuis 2017.
La fabrication du papier artisanal est un long processus, composé de nombreuses étapes, toutes très importantes pour obtenir un papier de haute qualité. Si certaines machines ont évolué depuis la fin du Moyen-âge, améliorant le confort de travail, les gestes du papetier sont inchangés !
Il faut compter 1 à 2 semaines de production selon les papiers et la saison.
Les fibres
végétales
La papetière utilise les fibres traditionnellement utilisées dans les moulins : le lin, le chanvre et le coton. Chacune de ces fibres possède des caractéristiques mécaniques différentes, qui influent le résultat final des feuilles de papier. Il est ainsi tout à fait possible de réaliser le papier le plus adapté à votre technique et à votre processus créatif en adaptant les fibres, le grammage ainsi que le grain du papier.
Les étapes
de la fabrication du papier
Les fibres végétales, mélangées à de l’eau, sont raffinées dans une pile hollandaise (machine équipée d’un gros cylindre, inventée au XVIIe siècle aux Pays-Bas) pendant plusieurs dizaines de minutes. Une petite quantité de colle au Ph neutre est ajoutée dans la masse, afin d’éviter l’effet buvard.
La pâte est mélangée à une certaine quantité d’eau dans une cuve à ouvrer. Les proportions entre l’eau et la pâte déterminent en grande partie le grammage de la feuille.
A l’aide d’une forme à papier (outil ancestral des papetiers) composé d’un tamis et d’une couverte, Louise la papetière puise les feuilles une par une. Elle effectue avec la forme un mouvement de va-et-vient permettant aux fibres de s’entremêler de manière homogène, puis laisse l’eau s’écouler.
Une fois égouttée, la feuille de papier est décollée du tamis en étant couchée sur un feutre de laine. La papetière empile ainsi les feuilles, intercalées par des feutres, jusqu’à obtenir une porse de plusieurs dizaine de feutre, gorgée d’eau !
La porse de plusieurs dizaines de feuilles est ensuite pressée à l’aide d’une presse hydraulique, permettant de retirer un maximum d’eau avant le séchage.
Une fois pressées, chaque feuille est levée (ou décollée) délicatement de son feutre. Les feuilles sont ensuite empilées pour être amenées au séchoir.
Les feuilles sont disposées à plat, sur des claies et vont sécher à l’air libre, à l’abri de la lumière du soleil, derrière les interlats, volets traditionnels des moulins papetiers.
Elles y restent environ 3 jours.
Le temps de séchage dépend de la météo mais il ne doit être ni trop rapide, ni trop lent, il faut donc adapter la production à la saison !
Un papier fraîchement séché a un grain très texturé. Selon les papiers, il va être de nouveau pressé pour modifier ce grain. Le temps de presse est plus ou moins long et permettra d’obtenir un grain torchon, feutre, fin ou lisse.
Chaque feuille est ensuite vérifiée une par une avant d’être prête à l’emploi !